En 1849, à la suite de la guerre de l'Opium, les français sont autorisés à s'installer dans cinq ports, Canton, Shanghai, Amoy, Fuzhou et Ningbo, sous la protection de leurs consuls. Ils peuvent y commercer librement, sans intermédiaire. Située sur la rive gauche du Huangpu, affluent du Yangzi, la ville de Shanghai reste proche du grand fleuve, ce qui permettait la diffusion, au plus profond du continent, des produits manufacturés occidentaux ; de multiples cours d'eau et canaux lui ménagaient également une liaison facile vers le nord, vers Suzhou, capitale de la soie, plus loin, vers Pékin, par le grand canal, et son approvisionnement était assuré par une plaine fertile. Au début du XIXe siècle, Shanghai est devenue un centre de commerce du coton de 300.000 habitants, qui s'étendait déjà au delà de ses murailles, vers l'est et le sud. En 1861, le Gouvernement français refuse de ratifier les nouveaux règlements municipaux et fait échouer le projet de concession unique : la concession française disposera d'un conseil municipal indépendant, sans représentants des chinois habitant dans la Concession et y payant des impôts. En 1914, les autorités françaises, qui viennent d'obtenir une nouvelle extension de la Concession, admettent, en contrepartie, le principe de la nomination de deux conseillers chinois, issus de l'élite francophone locale. Mais en 1925, afin de contrôler la population chinoise, les français ont négocié un " Pacte avec le Diable " , c'est à dire avec un chef de bande "Du Yuesheng" et ses associés qui recevaient le monopole du trafic d'opium dans la Concession en échange du versement d'un pourcentage sur les transactions et de la promesse d'une aide au maintien de l'ordre. Après des extensions successives, la Concession occupe en 1914 près de 1000 hectares. En 1930, Shanghai est à son apogée, c'est l'âge d'or. La ville comprend de nombreuses constructions de style occidental qui aujourd'hui sont sauvegardées par la Municipalité. L'occupation par les Japonais en 1937 et la deuxième guerre mondiale avec le repli des Occidentaux, plongent la ville dans l'isolement et la pénurie. L'abandon de l'exterritorialité consentie par la Chine impériale aux puissances coloniales se produit en 1943, durant l'occupation japonaise de la ville mais ce n'est que le 28 février 1946, à Chongqing, que la France signe le traité de renonciation. Respectant la tradition française des Droits de l'Homme, de nombreux révolutionnaires ont été accueillis dans la Concession française, notamment les fondateurs de la République de Chine comme le docteur Sun Yat-sen et les premiers représentants du Parti Communiste chinois. |